« Le livre de mon enfance », par Claire @despagesetdeslettres


« Arrête, tu vas t’abîmer les yeux », « encore en train de lire? » Ces phrases, les lecteurs compulsifs les connaissent bien. Et Claire ne fait pas exception à la règle. Pour autant, si cette diplômée de Sciences Po a certes ralenti son rythme de lecture au cours de ses études, elle a toujours réservé une place importante à sa passion pour les beaux textes. Désormais journaliste, elle consacre, depuis septembre 2018, un blog, 
Des pages et des lettres, aux ouvrages qui la font vibrer, signés aussi bien d’Emile Zola, que de Leïla Slimani ou de Paola Pigani. Claire tient par ailleurs à mettre en avant les plumes féminines qui la font vibrer: le mois dernier, elle a lancé le compte Autrices du monde. Le principe: tous les mois, la jeune femme entend, de concert avec ses abonnés, mettre à l’honneur un pays à travers ses autrices. 

Quand on vous dit « enfance », quel ouvrage vous vient à l’esprit?

J’aurais pu répondre Anne et la maison aux pignons verts ou encore Les malheurs de Sophie, mais je ne peux nier que c’est la saga Harry Potter qui me vient à l’esprit en premier. Sans doute à cause de ses sept tomes et de leur lecture qui s’est étalée sur plusieurs années. 

En quoi ce texte vous a-t-il guidée?

Je dirais d’abord que cela m’a aidée à passer du monde de l’enfance à celui de l’adolescence, puis à celui des adultes. A un moment où la petite nostalgique que j’étais était propulsée dans un univers où l’on se moquait de tout ce qui faisait de nous des enfants (jouets, imagination,  besoin des parents…), j’ai pu me raccrocher à cet univers magique aussi longtemps que j’en ai eu besoin. 

Ensuite, cette saga m’a aidée à me construire. J’étais assez discrète et bonne élève. Pas très rock n roll pour le collège où il faut être un rebelle pour se faire accepter. Les occupations des autres n’étaient guère les miennes. En un sens, le personnage d’Hermione m’a autorisée à être moi-même. Tout simplement parce qu’il existait. 

Parlez-nous d’une citation qui vous plaît particulièrement…

Après avoir longuement hésité avec « Bientôt nous aurons tous à choisir entre le bien et la facilité », je vais finalement opter pour « « Bien sûr que ça se passe dans ta tête, Harry. Pourquoi cela voudrait dire que ce n’est pas réel ? » ». Je me souviens m’être arrêtée sur cette phrase, alors que, jeune lectrice, cela ne m’arrivait quasiment jamais. Ces quelques mots m’ont fait un bien fou. Parfois, quand on exprime un sentiment, on peut se prendre un « c’est dans ta tête ». Seulement, le sentiment est là. Avoir un personnage qui légitime cela et m’autorise à ressentir ce que je ressens, même si ce n’est pas rationnel, m’a fait beaucoup de bien. 

Envisageriez-vous de vous replonger dans ces livres avec vos yeux d’adulte ?

Difficile question ! Si j’ai souvent pensé à relire la saga, je ne l’ai jamais fait. Je suis sûre qu’elle me plairait autant, mais peut-être que cette relecture effacerait les souvenirs associés à celles effectuées plus jeune. Ils sont très précieux, je ne pense pas vouloir prendre le risque. 

Si vous deviez recommander ces romans à un enfant d’aujourd’hui, quels aspects mettriez-vous en avant ?

Question encore plus difficile ! Je dirais que la saga grandit avec le lecteur, que ce-dernier  trouverait des réponses à ses questions au fil de ses interrogations, que cette histoire aide à traverser une période pas simple. 


Plus jeune, quel personnage auriez-vous adoré devenir?

Je rêvais d’être Jo, de Les quatre filles du docteur March ! Imaginez-donc ! Une rebelle, moi ! Une future romancière aux cheveux courts, à la détermination bien accrochée et au cœur  généreux ! Le rêve !

Un livre que vous auriez aimé découvrir plus tôt?

J’ai eu la chance de lire beaucoup très tôt : je choisissais mes livres en fouillant dans les cartons du grenier renfermant les ouvrages lus par mes parents au cours de leurs années de lycée (Molière, Zola…). Ma famille était ravie que je lise donc on m’offrait aussi pas mal de livres. Sans donner un titre, je dirais que j’aurais aimé avoir lu plus tôt des livres dans lesquels les petites filles ne sont pas réduites à être de futures mères ou épouses. J’ai offert un livre à une fillette  de mon entourage, dans lequel une femme terrasse un dragon : plus jeune, j’aurais aimé lire ce genre de choses ! 


Et la librairie de votre enfance?

Je viens de la campagne et ma famille n’est pas composée de gros lecteurs. Je n’ai donc pas fréquenté de librairie étant petite.  Mes proches achetaient les livres à Carrefour, j’en empruntais au CDI ou à la bibliothèque de l’école. J’en achetais également d’occasion lors de la grande vente annuelle de livres de mon village. 

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