« Une oisiveté éprise de culture me semble être l’idéal de vie le plus élevé. » Martine s’est pleinement approprié cette citation d’Oscar Wilde. Passionnée de littérature, et plus précisément de textes anglo-saxons, elle partage ses lectures sur son blog, Plaisirs à cultiver, ainsi que sur son compte Instagram. Et ce n’est pas tout: la blogueuse est membre du Picabo Riber Book Club, cercle dédié aux romans nord-américains fondé par LeaTouchBook, et sera par ailleurs membre du Grand Prix des Lectrices ELLE en 2020.

Quel est votre livre de chevet par excellence ?
Le choix est cornélien, j’aimerais pouvoir en sélectionner plusieurs ! Mais puisqu’il ne faut en garder qu’un, ce sera Le temps de l’innocence d’Edith Wharton.
A quel moment l’avez-vous lu ?
Je l’ai lu en 1994, après en avoir découvert l’adaptation sur grand écran, signée Martin Scorsese. Le film m’avait éblouie et j’ai ensuite dévoré le roman. Les deux sont des œuvres sublimes.
Pourquoi ce livre vous a-t-il marquée ?
Ce qui m’avait marquée est le tiraillement de Newland Archer, le narrateur, entre son amour pour la comtesse Olenska et ses devoirs envers sa famille qui fait partie de la haute société new yorkaise. Edith Wharton décrit avec beaucoup de lucidité et de finesse les carcans dans lesquels est enfermé Newland, le poids des conventions et de la réputation qui pèsent sur lui. La comtesse Olenska est divorcée et Newland doit s’unir à une jeune femme beaucoup plus respectable.
Quelles sensations a-t-il réveillées chez vous ?
La solitude de la Comtesse Olenska, son amour impossible pour Newland m’ont beaucoup touchée. Le roman montre la frustration de ces deux personnages, leur manque de liberté face à une société extrêmement puritaine. Newland va se rendre compte petit à petit qu’il ne peut pas lutter contre le pouvoir de son clan. Son renoncement est déchirant.
L’avez-vous lu plusieurs fois ?
Non, je ne l’ai lu qu’une seule fois mais tous les ans je me dis qu’il faudrait que je m’y replonge ! En 2019 est sortie une nouvelle traduction du roman, qui s’intitule L’âge de l’innocence, ce qui me donne une belle occasion d’enfin le relire !
A qui l’avez-vous prêté ?
Je ne l’ai prêté qu’une seule fois et il m’a été rendu abîmé, autant vous dire qu’il ne sortira plus jamais de chez moi !
Quel adjectif utiliseriez-vous pour qualifier ce livre ?
Cruel.
Quelle question auriez-vous souhaité poser à son auteur ?
Et si nous parlions d’Henry James…
Et à son éditeur ?
Êtes-vous fier d’avoir publié le 1er prix Pulitzer écrit par une femme ?
Sans transition, quelle est votre librairie coup de cœur ?
Je suis assez infidèle sur ce plan, je n’ai pas de librairie attitrée et j’aime bien en changer. Mais je vais défendre une librairie proche de chez moi qui est L’arbre du voyageur*. C’est une petite librairie proche de la Place Monge où les libraires sont extrêmement sympathiques et toujours prêts à aider leurs clients.
*55 rue Mouffetard 75005, Paris