En mars 2018, Elisa, alors étudiante en classe préparatoire, commence à chroniquer ses lectures via son compte Instagram. Depuis, elle décline sa passion pour les livres également en format audio: avec Godeleine de La bibliothèque de Mad, la bookstagrammeuse, aujourd’hui étudiante en journalisme, anime le podcast littéraire Mille et une lignes.

Quel est votre livre de chevet par excellence ?
Si je devais en choisir un, ce serait sûrement Une vie de Maupassant.
À quel moment l’avez-vous lu ?
Je l’ai découvert il y a trois ans, choisi un peu au hasard dans la bibliothèque de ma mère, alors que j’étais en quête d’un bon classique. Cela a été une révélation !
Pourquoi vous a-t-il marquée ?
Maupassant sait saisir comme personne la magie inattendue qui se niche au cœur de la banalité, et tout particulièrement dans Une vie, simplement parce qu’il n’y raconte rien, ou presque. Ici, l’Histoire avec un grand H n’est pas en jeu, l’auteur ne cherche pas l’action spectaculaire mais touche le beau dans sa manière de capter l’essence cachée des choses. Il s’agit d’une vie parmi d’autres, celle de Jeanne, avec son lot de désillusions, mais une vie si bien racontée !
Quelles sensations a-t-il réveillées chez vous ?
J’ai découvert pour la première fois que le roman et la poésie ne sont pas étanches, que la beauté peut surgir quand on s’y attend le moins, au détour d’une phrase, d’une image d’une description. À plusieurs reprises, Maupassant fait référence à l’« élargissement » que Jeanne ressent au plus profond de son âme quand elle réalise certaines choses. J’ai eu l’impression de ressentir ce même élargissement, comme une multitude de petites révélations là où je ne les attendais pas.

L’avez-vous lu plusieurs fois ?
Je n’ai pas l’habitude de relire mes livres, mais j’adore parcourir les passages qui m’ont le plus marquée. Une de mes citations préférées : « Et il semblait à Jeanne que son âme s’élargissait, comprenait des choses invisibles ; et ces petites lueurs éparses dans les champs lui donnèrent soudain la sensation vive de l’isolement de tous les êtres que tout désunit, que tout sépare, que tout entraîne loin de ce qu’ils aimeraient. »
À qui l’avez-vous prêté ?
Encore personne ! Mais je le conseille à tous mes proches.
Quel adjectif utiliseriez-vous pour qualifier ce livre ?
Unique-versel.
Quelle question auriez-vous souhaité poser à son auteur ?
Pourquoi n’avez-vous pas écrit plus de romans ?
Et à son éditeur ?
N’aviez-vous pas peur d’une certaine redondance de thème en publiant Une vie après Madame Bovary ?
Sans transition, quelle est votre librairie coup de cœur ?
J’aime beaucoup la librairie Les traversées*, dans le 5e arrondissement de Paris pour l’accueil de ses libraires et leurs recommandations !
*2 rue Edouard Quenu, 75005 Paris