Lecture, voyage, photographie: trois passions qui animent Sonia depuis ses jeunes années. Après avoir découvert le plaisir de partager ses lectures sur Instagram dès 2015, elle décide de lancer son blog en 2017 afin de donner corps à son envie de mêler mots et images. Avec succès. Depuis, elle a notamment fait partie des jurys du Grand Prix de l’Héroïne Madame Figaro et du prix organisé par la librairie Saint-Pierre de Senlis.

Quel est votre livre de chevet par excellence?
Il s’agit de celui à la base de mon amour de l’écriture et de la littérature féminine: Bonjour tristesse de Françoise Sagan
A quel moment l’avez-vous lu?
Je l’ai ouvert un jour de vacances scolaires, je devais avoir l’âge de Cécile dans le roman : assise dans un fauteuil, derrière une baie vitrée face à la mer (détail important, car Cécile passe ses vacances à la mer), dans la maison de mon enfance, je l’ai dévoré en quelques heures. Et j’ai par la suite fait de cet endroit MA place de lecture. C’est certainement aussi pour cette raison que ce roman est important pour moi.
Pourquoi vous a-t-il marquée?
Toute petite, j’aimais déjà écrire. Mais réaliser qu’une jeune fille avait écrit à mon âge, une quarantaine d’années plus tôt, un roman aussi moderne, aussi mature, cruel et cynique avec un tel style et surtout une telle élégance m’a beaucoup influencée ensuite dans ma manière d’envisager l’écriture. Après cette lecture, j’ai dévoré les autres romans de Sagan, ce qui m’a occupée pendant de nombreuses semaines.

Quelles sensations ce livre a-t-il réveillées chez vous?
Il n’a pas réveillé de sensations puisque j’étais moi-même adolescente lors de cette lecture, mais il a donné à ce drôle d’état qu’est l’adolescence une acuité particulière.
L’avez vous-lu plusieurs fois?
Je l’ai ouvert de temps en temps pour relire quelques pages et comprendre comment Sagan m’avait donné ce plaisir de lire et écrire. Récemment, je l’ai lu sous sa forme graphique, avec de très beaux dessins de Frédéric Rébéna.
A qui l’avez-vous prêté?
Je ne l’ai jamais prêté. A cette époque, je n’avais pas d’amis qui aimaient échanger sur la littérature. Mais depuis, je l’ai souvent recommandé et je le cite toujours comme l’une des mes lectures fondatrices.
Quel adjectif utiliseriez-vous pour qualifier ce livre?
Diabolique, évidemment!
Quelle question auriez-vous souhaité poser à son auteur?
Que pensez-vous de votre nouveau roman? (Je parle bien évidemment de Les quatre coins du cœur, son manuscrit inachevé qui vient de paraître.)
Et à son éditeur?
Si René Julliard, éditeur de Bonjour tristesse, pouvait encore nous parler, je lui demanderais s’il aurait, lui, fait le choix de publier ce manuscrit posthume.
Sans transition, quelle est votre librairie coup de cœur?
J’ai eu dernièrement un beau coup de cœur pour Vendredi*, qui a su garder son charme de vieille librairie, tout en discrétion.
* 67 rue des martyrs, 75009
un très beau livre !
J’aimeJ’aime